Près du lac, il se dresse une grande foret verte sans citronnier ni lave-vaisselle
Dans un arbre, une cabane. Dans la cabane, un être. Dans l’être, des feuilles mortes
Il est d’un âge inexprimable. Il n’a plus de coffre-fort ni de bas-fonds
Il chante à vie-tête le vibrato saccadé et tient derrière ses lunettes paralysées, un œil terne
Sans puits, sans trottoir, sans borne interactive, il vit et parfois s’enivre de la sève du chêne-bleu
Et s’enchainent, les galopades matinales consciencieusement profilées
Sous les petits-champs et les luzernes froides, l’être détient la serrure de la clé
Il est heureux
Soudain un vieillard à chaussettes violettes le somme de quitter son bois-logis
“Tu es cet homme perdu qui empêche mes amis de chasser, maudit sois-tu ! “
L’être se confond en néant et lance au vile sénile un sourire déclencheur de guerre
Au nom de son droit de propriété, il expulse l’être du bois et la chasse reprend
l’être pleure et repart le dos courbé … IL SONT VRAIMENT TROP FORTS !
Frédéric Quillet