J’aurai écrit mille sonnets, vêtu de noir et langue pendante
Je m’exécute parce que c’est si simple quand tu rêves
Et puis je romps le pain coudes à coudes en grec ou en latin
Sur un tisonnier derrière le perroquet, je recommence ma lettre
Connais-tu l’usurpateur commençai-je soudain de ma plume rougeâtre
Il est en vacances à St Hélène avec les papillons et les crocodiles
Il donne à manger aux aigles et laisse pourrir les chats
Allongé dans sa baignoire bouillante, il écrit, reçois et pense
Et pendant que le calendrier s’éloigne de ses heures de gloire, il meurt
Drôle de type ce gars -là. Il parait qu’il fut un jour empereur
Rien à voir avec Childéric le chaud lapin des francs masqués
Qui revint en Neustrie pour régner avec sa glorieuse et divine Basina
Je pourrai commencer la deuxième feuille par un message pour Dieu
Mais comment écrire à quelqu’un qui n’existe pas ?
La vie est triste comme un pendu qui broute du miel
Et qui se défend après un gros coup de Trafalgar en plein cœur de Paris
Comme je regrette le temps des merles moqueurs sanglés sur les oreillers
Ils proféraient des menaces minces et frissonnantes sur un cahier d’écolier
Rappelle – toi de ce jour caressant où la grande régente Frédégonde
Fut d’une terreur sans partage sans merci, sans culotte, sans gloire
Frédéric Quillet