Dans la mer, les poissons dévastés
Comme des mouchoirs en papier
Des bars gisent sur l’estuaire des oubliettes
Les nageoires en épaves gisants sur récifs et sables fins
Surgit dans le bourg un homme sombre masqué de tout printemps
Pleurs des pécheurs à l’aune du cinquième jour
Ma maison s’emplie de fausses informations mericides !
Un tanker de circonstance a, donc, détruit la faune de ma vie
Désormais, les âmes sont perdues dans les rives de la mort
Aucun remède à l’horizon, que du mazout de folie
Dis-moi, vieux marin, ce qui existait autrefois comme respect ?
Et toi polichinelle-dirigeant qui laisse ces catastrophes pétrolifères?
Prenons notre mat de misère
Accostons sur la berge des affamés
Nous ne vous avons pas aimé
Faunes et planctons, haïssez-nous pour l’éternité
Nous vous pleurons en retour
Et toquons à la porte du législateur
Comme le museau du dauphin asphyxié
Et puis, nous n’allons nulle part
Poison maudit !
Frédéric Quillet