Destin d’une orange oubliée sur une colline de sel
capsule vitrifiée dans un confinement stérile
Pulpe tournoyante dans un rêve fertile
Zest de ton à croche molle et imberbe
Clown Alpestre apôtre de l’agrume
Averti du destin impossible de son fruit
Emboite le pas du blanc-mont en clochetant
D’une main ferme, relative, anonyme, avide
L’arrogante mère qui crie sa démesure
Elle, blanche, se sentant un ton en dessous
Ordonna au clown de renier l’orange
Jamais, jamais, ô grand jamais
La façade enfin écartée sans complexe
Il peut, désormais, entrevoir le ciel silencieux
Et dessous sa belle ronde dulcinée
Soulagée de l’arrivée de son clown chéri
Il pela l’orange d’un amour léger
Et dégusta ses quartiers intimes
Sur un rythme de jazz adouci
Sourire de lèvres assouvies