L’art a besoin de lieux pour donner aux artistes de la visibilité, confronter leurs œuvres au regard du public. Il existe à Rouen un grand nombre de galeries et de lieux consacrés à l’art.
Lesdites galeries, à quelques exceptions près, si on regarde attentivement et sans préjugé ce qu’on y expose, ne sont pour la plupart que des magasins de vente de déco sans âme pour lofts de nouveaux riches.
« L’art est une niche commerciale »
Des trucs extra propres, léchés, sans fond, qu’on peut accrocher au salon sans choquer la soubrette. Dans ces lieux, l’art est une niche commerciale, un régal pour les investisseurs pas regardants sur la qualité de vie des artistes qu’ils exposent et dépouillent d’au moins 50% du bénef’, au final, tout en permettant au client de défiscaliser partiellement son achat.
Il suffit de regarder d’où vient le fric des gens qui mettent en place ou gèrent ces lieux : immobilier, assurance etc etc. Ces gens-là se font des joujoux de riche et se croient mécènes de galeries en espaces d’art, simplement parce qu’ils y investissent du pognon.
Un véritable artiste sait que ces gens-là sont dans le fond le contraire de ce qu’ils prétendent être : des ennemis de l’art.
Et pourtant, la plupart des artistes rêvent d’être exposés dans ces galeries-là car « il faut bien vendre, ma bonne dame » !
« Léchages de fions et reniements »
Vendre et savoir se vendre ! Ce qu’il faut de compromissions et de courbettes, de léchages de fions et de reniements de soi pour devenir le roi chez ces gens-là ! À moins que l’on ait des prédispositions congénitales à la reptation comment peut-on d’ailleurs rêver « d’en être »…!
Il y a bien entendu des artistes qui conspuent ce système et n’y participent pas. Mais, souvent, s’ils n’y participent pas c’est parce qu’on ne veut pas d’eux !
Les faux rebelles, les auto-maudits détestent et crachent sur ce système mais dans le fond, ils rêvent souvent, jaloux agris, d’en être… À peine leur propose- t-on d’exposer chez Machin ou chez Truc qu’ils accourent, ventre à terre, chez celui qu’ils conspuaient l’instant d’avant pour lui lécher les bottes
subventionnés !
Ramassis d’assis, ils en rêvent tous, de faire une carrière publique en art comme on le ferait dans l’administration ! Vendre au mètre, au kilo, à la tonne !! Inonder le marché de merdes décoratives !
Pour faire carrière dans le public, il faut être lisse, ne laisser dépasser aucun angle saillant de son œuvrette, ne pas choquer, ne pas soulever de questions sociales, politiques ou morales, bref, être un artiste inoffensif !
Si vous êtes inoffensif, allez-y, demandez une subvention publique, elle est faite pour vous ! La place est bonne et tranquille, vous pourrez, une fois bien assis, grâce à l’argent public, tranquillement aller jusqu’à la retraite sans trop vous fatiguer…
N.B.P