Chapitre un : Le chapeau de paille
C’est l’histoire de rien, c’est l’histoire de personne ou bien celle d’une turpitude qui s’enfonce dans l’abime d’une enjambée de silences oubliés. On y trouve une comète, un arbre et une scie. Il s’y passe des milliers d’événements inutiles sans intérêt pour la postérité. Ici, un embryon pulmonaire vient de débarquer pour comprendre les éléments qui l’entourent. Personne n’est au courant et rien ne saura donner à cette expérience une notoriété universelle. Il n’y aura aucun prix, aucune reconnaissance. Voilà donc ce que ce monde appelle une vie ratée. Dans cet univers anachronique se disperse la pensée. Celle d’un écrivain sans gouaille ni renommée. Il est assis sur une chaise inutile et songe à ce qu’il pourra écrire ce soir. le percuteur de son arme est aux abois. Lui non plus ne sert à rien. Rien ne sert dans cette histoire. Tout est ombre cosmique convexe. Pourtant l’auteur est emmétrope mais fiévreux. Et même si sa besace est treinte après un transport au tumulte abrasif, il tient son abri en haleine, une guitoune guérissable source de plan B .
L’esprit de l’auteur en question plane sur une ligne hertzienne bicolore. Son allure hommasse n’atteint pas la silhouette d’un accroc aux holoprotéines. Innée soit la mesure qui le guette. Et ce ne sont pas des gargarismes de cosmos qui pourront affirmer le contraire. Avant de commencer à écrire, il se prépare toujours une kacha. Au boulot, on le surnomme d’ailleurs » boubouille sarrasin » . Il rêve souvent de leur envoyer une slave de crachats obtus bien microbiens. A ces écarts imaginaires, il préfère prouver que son potentiel est digne d’un libage qui lui permettra de construire un ouvrage structurant.
En fin maraudeur, l’écrivain sommaire pénètre dans le vive du sujet. Enfin! C’est dans le troisième paragraphe de cette histoire que nous allons savoir de quoi il va parler. Peut-être devrions-nous utiliser le verbe écrire. Oui c’est bien cela : Mais que va-t-il écrire ? Qu’y a t-il dans sa nasse scénaristique ? Parlera -t-il des oblations des Egyptiens pour leur divinités ou sera-t-il dans une vision obscurèmente ? Tout reste flou. Et pourquoi pas le rester ? Le créateur panoptique est le meilleur de tous . Il maîtrise les nuances et égraine les malaises civilisationnels en marmonnant des chinoiseries pancréatiques.
Au final, toujours le doute. Ce qu’on sait, c’est qu’il est tout excepté un pilleur d’épave. Ce n’est qu’un narrateur au poils nasillards, une suspicion de matin à lattes fermes vénérant Kami. Et si tout cela n’était qu’une farce ? Et si l’objectif était tout simplement de passer le temps ? L’idée de faire du hors-piste en saison verte lui taraude les neurones sans arrêt. Une pause! Il se lève et entame une habanéra sur un morceau de Madonna louant l’Argentine. Il pense qu’au bout de cette danse, il trouvera enfin la gabare qui le transportera sur le versant ouest de l’inspiration. Tout est une question d’inspiration.