Chapitre 2 : Le côté court
Dans la mesure où la pierre grise jaspait dans le sens contraire du conduit d’une gousse, l’auteur périclitait sur une javanaise lyrique. Peur de mourir ou d’ennuyer ? Rien de tout cela ! Juste la quête d’un casque à vision opaque. Sa colonne désolée, il se plia à la loi génétique. Merci Papa pouffa-t-il dans une sorte de mélodrame pulsatoire filée source de 4 divorces dont un suicide. tout cela le laissait de marbre. Voilà pourquoi il voulait écrire ! Il fallait construire les émotions dont il était dépourvu dans la vie réelle. D’ailleurs au boulot, on l’appelait « Macron » ! Et combien même il rêvait constamment de luciole opale et usuelle, rien ne sortait de ses spores à draps troués. Un jour, une connaissance lui conseilla même de manger des carottes. Avouez donc la détresse de son entourage !
L’écrivain songea à ne plus écrire de roman mais une oaristys en l’honneur de sa pivoine bleue qu’il faisait pousser depuis 3 années déjà. Mais le chat s’opposait au projet et déversait allégrement son chant urinaire dans le pot de terre chargé de faire prospérer le tubercule depuis 18 mois. « Tout à une fin ! » admis l’écrivain. Même l’oba le plus puissant d’Afrique ne pouvait venir en aide à la détresse prononcée du créateur. Il décida de plier la tête sur la gauche puis sur sa droite espérant un déclic. Même la pleine lune avait abdiqué. Le constat était sans détours. La gorge âcre, l’œil livide, le teint bimillénaire, l’écrivain décida d’en finir.
Restait à codifier le cérémonial. Il prépara une bintje pour sa dernière salade composée et sortit un DVD de Jean-Luc Godard. L’ultime supplice. Il mit en évidence sur sa table en merisier aggloméré sa meilleure capsule de cyanure. Il l’avait commandé sur un site néo-nazi. Tout était prêt. Il ne manquait plus qu’un verre d’eau. Ce fut chose faite dans la minute qui suivie son dernier soulagement naturel. « On dirait du Riesling » gloussa-t-il entre ses fausses dents. Il fit une dernière bise au chat et commença le rituel. 2 minutes après avoir lancé le film » Je vous salue Marie », il prit la capsule, le verre, le porta à sa bouche . Soudain, on sonna à la porte. Que fallait-il faire ?
Il se leva quand même histoire de se débarrasser d’un témoin gênant, ouvrit la porte et tomba sur sa nouvelle voisine. Une créature » pain d’épice » au sourire angélique. Un pavé de rose-chanel enivra soudainement tout son émoi. ‘ Bonsoir, je suis votre nouvelle voisine. Désolée de vous déranger mais auriez-vous du fil dentaire ? » demanda-t-elle. L’écrivain était vêtu d’un short ironique avec une pointe d’humour du côté de ses pieds emmitouflés d’une grosse paire de chaussette de laine introduite dans des mules ridicules. Il la fixa la bouche ouverte et esquissa un sourire d’outre-tombe. Timidement il répondit » hui » et partit chercher le sésame. » Merci monsieur , je vous souhaite une excellente soirée » et elle s’effaça laissant notre hôte embarqué dans une sensation effrénée de plans cométiques !
Il rentra sans son salon, rangea le DVD de Jean-Luc ainsi que la capsule de cyanure. » Ce sera pour une prochaine ma vieille » lui dit-il en buvant cul sec son verre oubliant l’origine organique du liquide. » Ce n’est pas grave, disons que j’ai bu comme les sages indous ! » Il passa illico au chapitre 3 de son roman !