Le sens de la vie : L’immense farce

Le sens de la vie : L’immense farce

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Chapitre 5 : L’immense farce

L’auteur n’était jamais solaire le matin. Il ne savait faire qu’une chose : Bailler et boire du café. Brillant !Les journées passaient, repassaient, revenaient, faisaient du saute-mouton, prenaient le chemin du multivers, peu importe les situations : L’écrivain se shootait au café. Cruelle désillusion pour cet ancien mormon, baptisé, dératisé, rebaptisé et pour terminer, rayé du livre à ses 65 ans ! Le même destin que Jean Lapoyade dans des circonstances différentes mais avec la même conséquence. Soutien émérite de Jean-Marie Le Pen dans les années 60 il commis l’erreur de faire la bise à une réfugiée Béninoise sans papier, sous les caméras de la chaîne d’extrême droite du P.A.F  » cnews »et pouf : viré du mouvement par le petit « jordy ».

« On vit dans un monde violent. Que les malades du porte-jarretelle s’inquiètent, ils pourraient un jour être condamnés  » souligna Jean Lapoyade dans une interview pour Public Sénat, la chaîne indépendante financée par l’état. Au fil du temps l’auteur avait compris non sans plusieurs soupirs inutiles, que le quatrain universel ne portait pas en lui un protocole nuptial salivaire indispensable. Autrement dit, valait mieux se taire que de sortir des inepties et surtout après la sieste (voir chapitre 4). Il avait senti qu’écrire aujourd’hui ne produirait que de la merde littéraire. Du coup il décida de charrier du fumier pour son pote agriculteur qui en chiait comme un buffle depuis qu’il avait dû vendre son tracteur pour payer les traites de sa ferme à un banquier peu scrupuleux du malheur des autres. « Ca m’apprendra de voter Chirac ! » Disait – il depuis 30 ans !

L’écrivain débarqua vers midi chez son ami bouzeux avec le rapide n° 29 . La seule ligne rouennaise qui l’emmenait à Grugny son village natal. On allait loin dans le paradoxe. Au diable l’ordinateur, le dictionnaire des synonymes et le Robert illustré : Un bon bol d’air frais, c’est toujours une solution pour retrouver l’inspiration. Ca faisait 35 ans qu’il ne s’était pas rendu dans ce joli village peuplé d’irréductibles descendants de viking aux joues bien rondouillardes et au teint jovial. Ces extraordinaires adultes responsables ouverts d’esprit mais qui à chaque élection présidentielle se transformaient à 80 % en électeurs de la famille Le Pen. Sales gosses ! Pouvait-on en vouloir à ces tocards qui n’avaient en référence culturelle que Jacques Martin et Cyrile hanouna ? …..Oui !

 » Christophe est mort depuis 2 ans. Il a été attaqué par un troupeau de Dindons descendant direct de ce celui qui castra Nicolas Boileau le fameux poète disparate comme tu dois le savoir toi l’érudit !  » A l’annonce indélicate de la femme de son pote, l’écrivain eut le réflexe immédiat de protéger ses parties intimes avec ses mains. Il fixa Armelle d’un air ahuri et comprenant qu’icelle ne voulait pas éterniser l’échange fraternel auquel il espérerait, il fit un demi-tour digne d’un trouffion de base et repartit sur le chemin du tortillard qu’il connaissait comme son ombre bleue. C’était le chemin de l’école qu’il empruntait tous les matins pour aller retrouver ses gentils petits copains qui s’amusaient à lui rappeler quotidiennement ses origines pieds-noirs avec toutes les subtilités dont pouvaient disposer des enfants formatés par des parents « bienveillants ». Avec un peu de chance, il récupèrerait le bus rapide numéro 29 pour retourner dans la civilisation.  » Mais qu’est-ce qu’il m’a pris de revenir ici ?  » se demandait l’écrivain tout en accélérant le pas.

Chapitre 4

Frédéric Quillet Le sens de la vie Roman inachevé